AK" Plan National de **Défense** ![0_image_0.png](0_image_0.png) de la République Centrafricaine ![0_image_1.png](0_image_1.png) Bangui, Ie 11Septembre **2017** # Preface Du President De La Republique, Chef Supreme Desarmees Suite aux **crises** récurrentes que la République centrafricaine traverse depuis environs deux décennies, les Forces armées centrafricaines (FACA) ont perdu leur capacité ope'rationnelle et ne peuvent assumer Ieur principale **mission** régalienne, la Défense de l'intégrité territoriale. Parmi les **actions** prioritaires que j'ai préconisées pour une sortie de crise définitive, la réforme du secteur de sécurité dont celle de la défense, occupe une p|ace importante. Pour les années a venir, il est question de rendre l'arme'e professionnelle, représentative, équilibrée et capable de garantir la sécurité de la population et protéger le territoire national. Cette armée sera déployée non seulement a Bangui mais également en province selon le concept d' « armée de garnison », condition sine qua non pour le retour de I'autorité de I'Etat sur l'ensemble du territoire. Afin de répondre 'a ces exigences et dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie nationale de la réforme du secteur de sécurité, Ie Ministre de la Défense Nationale a mis en p|ace un comité chargé de rédiger un plan sectoriel pour la défense que j'ai souhaité intituler « Plan National de Défense » **(PND)** méme si pour un sujet si important, Ia dimension politique ne doit pas étre négligée. L'élaboration de ce PND a mobilisé les experts nationaux de la Défense Nationale et d'autres institutions auxquels j'exprime ma profonde gratitude. .i'adresse également mes remerciements aux partenaires internationaux, plus particuliérementI'EUTM1 qui nous a accompagnés durant tout Ie processus. Le pre'sent PND doit servir de base a la reorganisation cles FACA pour atteindre l'objectif que j'ai fixé et n'a pas vocation a évoquer les missions militaires de la gendarmerie. C'est sur ce PND que doivent s'appuyer une ou plusieurs Loi(s) de Programmation Militaire **(LPM)** pour redonner confiance et des moyens adaptés au personnel de la défense et ainsipermettre a la population centrafricaine de retrouver la liberté de circuler et d'entreprendre sans crainte pour sa sécurité. Chef Supréme des Armées Le Président de la République, Chef de l'Etat ![2_image_0.png](2_image_0.png) 1European Union Training Mission :Mission européenne de conseil, deformation at d'entrainement. # Preambule La crise que traverse la République centrafricaine est globale. Elle s'enracine dans des terreaux historiques, politiques, cuiturels, sociaux et économiques complexes, qui dépassent le simple clientélisme ou les rivalités religieuses. La crise est alimentée par une absence de volonté et une inertie généralisée. Le secteur de la Défense porte 53 part de responsabilité dans cette situation. Cependant, les problématiques sécuritaires ne sont pas la cause mais les symptémes de la crise. Les Forces Armées Centrafricaines sont aujourd'hui dans un tel état de délabrement qu'il faudra des années pour les remettre en ordre, avec ie soutien de la communauté internationale et les partenariats régionaux et bilatérauxs ll faudra surtout une dynamique politique et une volonté forte portée par des chefs exemplaires pour construire une armée patriotique au service de la Nation, une armée rajeunie, representative, efiicace, et responsable devant les élus de la Nation. Dans la droite ligne de la réforme de l'Etat engagée par la Politique Nationale de Sécurité et exprimée par la stratégie de la Réforme du Secteur de la Sécurité, les Forces Armées Centrafricaines se sont donc engagées dans un projet ambitieux mais réaliste de reconstruction de l'outil militaire : le Plan National de Défense **(PND).** Le Plan National de Défense est tout d'abord une vision réalistedu futur. Fondé sur des contraintes géostratégiques identifiées, Ie PND propose un ensemble cle principes stratégiques essentiels qui posent les bases de I'Armée de demain. La maquette des FACA qui est ainsi proposée ne repose pas sur des échéances figées. Elle est une image souhaitable, maisfondée sur des besoins réeis, de ce que devraient étre les FACA dans l'avenir. Cette maquette traduit les besoins prioritaires de la Défense pour pouvoir assurer ses missions. Elle met le pouvoir politique en face de ses responsabilités régaliennes, en ayant conscience qu'une armée démocratique n'est que le bras armé d'une volonté de la Nation, respectivement incarnée par un gouvernement et contrélée par un Parlement. Le PND a de ce fait une dimension politique évidente, car c'est bien en fonction des budgets que la Nation accordera a son armée, que l'outil de défense sera progressivement reconstruit et que les FACA pourront remplir les missions qui leur sont attribuées. Le PND vise ensuite une cohérence d'ensemble. Ce document définit notamment un format générique de forces armées dont les structures et les missions seront définies précisément clans un « Concept d'Emploi des Forces », deuxiéme volet d'un triptyque qui sera cloturé par l'adoption d'une premiere Loi de Programmation Militaire (LPM). Le PND pose ainsi les jalons de la reconstruction du secteur de la Défense, tandis qu'un Concept d'emploi en définit Ie cadre d'utilisation et qu'une Loi en autorise la mise en oeuvre. H y a donc une approche démocratique volontairement dissocie'e et complémentaire. Le PND définit un volume de forces a atteindre sans fixer d'échéance, car c'est bien la Nation, au travers de ses chefs politiques et de son Parlement, qui décidera des priorités a accorder et de l'effort a consentir clans des Lois de Programmation Militaire successives. En ce sens, le PND est clairement un but a atteindre, un principe directeur a suivre pourtoute réflexion relative au secteur de la Defense. Le PND est en outre une avancée historique car il fixe des objectifs inédits aux forces armées. Le ![3_image_0.png](3_image_0.png) PND est véritablement Ie chantier de l'Armée de garnison de demain. Ancré dans Ie marbre de ce texte fondateur, l'armée de projection qui est en p|ace depuis l'lndépendance ceQde15,3 place a une 4 armée de garnison déployée sur tout Ie territoire pour assoir l'autorité de I'Etat, en complémentarité des forces de police et de gendarmerie. Cette armée de garnison est une réponse a la tres forte attente de tous les citoyens qui aspirent légitimement a la paix et la sécurité dans leurs foyers. Cette armée de garnison est donc ouverte a toutes les filles et fils de la Nation, sans distinction de race ni de religion. C'est l'Armée de la Nation, qui en cas de crise grave ou d'état d'urgence, pourrait s'ouvrir a la conscription. C'est l'Armée qui doit retrouver son sens national afin de garantir Ia stabilité démocratique indispensable au développement et a la gouvernance du pays. Le PND ne doit pas rester un texte supplémentaire. ll doit étre le témoin visible d'une volonté de redressement national en général, et militaire en particulier. Cet effort de défense est aujourd'hui soumis a un choix tragique : maintenir une inertie au risque de perdre une partie du territoire et de l'identité centrafricaine, ou s'engager dans une perspective volontariste difficile et miser sur une reconstruction du sentiment national a travers des forces armées réellement républicaines. Les enjeux sont stratégiques, dépassent la sphere strictement sécuritaire et s'appliquent a la dimension sociétale, culturelle et identitaire du pays, véritable garantie de souveraineté. Plus qu'un simple document, le PND engage la Centrafrique d'aujourd'hui et de demain. La République centrafricaine a, paradoxalement, une opportunité unique au regard de I'Histoire. ![4_image_0.png](4_image_0.png) Cette opportunité doit étre saisie. Au chevet du patient centrafricain, la communauté internationale est en mesure de soutenir cet effort inédit. ll importe donc aux chefs politiques et militaires centrafricains de saisir cette occasion pour rebatir les fondations branlantes de I'édifice centrafricain. Le PND propose une facon de faire mais n'apporte pas la volonté de faire. Les autorités militaires et politiques ont aujourd'hui cette responsabilité d'initier les travaux et d'en permettre la mise en oeuvre. Les citoyens centrafricains, les femmes et les hommes qui servent les forces de défense attendent tous cette prise en main. lls attendent l'impulsion des chefs qui redonnera de l'ambition. de la crédibilité et de la légitimité a l'action militaire de l'Etat. # Sommaire | LE CONTEXTE STRATEGIQUE | 8 | | | | | | | |----------------------------------------------------------------------------------------------------|------------------------------------------------------------------------|-------------------------------------------------|--------------|----|------------|------------|-----| | CHAPITRE | - 1. DES DETERMINANTS GEOGRAPHIQUES CONTRAIGNANTS | -- | 8 | | | | | | | 1.1. | Un perimetre frontalier défavorable | 8 | | | | | | | 1.1.1. | Des frontieres ouvertes au nord-ouest 9 | | | | | | | | 1.1.2. | Des | frontieres | méridionales | et | orientales | permettant | une | | relative étanchéité 9 | | | | | | | | | 2.1. | Les groupe. | | | | | | | | 1.2. | Un espace intérieur enclave' | 10 | | | | | | | 1.2.1. | Un réseau | de communication centré sur Bangui et la partie | | | | | | | Ouest du pays 10 1.2.2. Une occupation humaine densifiée dans I'Ouest et dans la zone de Bangui 12 | | | | | | | | | 1.3. | Des ressources naturelles qui échappent a L'Etat | . 13 | | | | | | | 1.4. | Des zones de transhumance crisogenes 14 | | | | | | | | 2. LES MENACES IMMEDIATES (2017-2021) A L'ENCONTRE DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE | 15 | | | | | | | | | s armés | | 15 | | | | | | 2.2. | Les coupeurs de routes ettrafiquants | | . 15 | | | | | | 23. | Les populations en transhumance | . 16 | | | | | | | 2.4. | Une agression de la part d'un état | 16 | | | | | | | 2.5. | L'espionnage interétatique | | 16 | | | | | | 2.6. | Le confessionnalisme criminel | | | | | | | | 2.7. | Les menaces liées a la corruption | | | | | | | | 2.8. | Les catastrophes naturelles et les risques sanitaires | | | | | | | | 3. APPUI SECURlTAlRE DANS UN ENVIRONNEMENT lNTERNATIONAL. | 17 | | | | | | | | 3.1. | Des Forces Armées Centrafricaines (FACA)a' reconstruire . | 18 | | | | | | | 3.1.1. | Etat des lieux | | | | | | | | 3.1.2. | Problématiques récurrentes | | | | | | | | 3.2. | Une présence internationale conséquente | - | | | | | | | 4. UN CONTEXTE BUDGETAIRE ET FINANCIER DEGRADE | | 21 | | | | | | | CHAPITRE ll - LESOBJECTIFS DU PND | | | 23 | | | | | | 1. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX | .. | | 23 | | | | | | 1.1. | Une armée de garnison | 23 | | | | | | | 1.2. | Un maillage territorial calqué sur le maillage administratif civil | 23 | | | | | | | 1.3. | L'amélioration de la condition militaire | | 25 | | | | | | 1.4. | La gouvernance .. | | | | | | | | 1.5. | L'interopérabilité | | | | | | | | 1.6. | L'ef'fort sur les équipements.. | | | | | | | | 2. LES PRIORITES STRATEGIQUES | | 26 | | | | | | | 2.1. | Defense de l'intégrité du territoire national, y compris ses approches | | | | | | | | fluviales et aériennes | | .27 | | | | | | | 2.1.1. | Défendre les zones frontaliéres | 27 | | | | | | | 2.1.2. | Surveillerl'Oubangui | .. 27 | | | | | | | 2.1.3. | Surveiller les approches aériennes | | 27 | | | | | | 2.2. | Protéger la population | | | 28 | | | | 2.3. Participer aux activités civilo—militaires...... .. 28 2.4. Soutenir les forces de sécurité intérieure en cas de nécessite dans Ie respect des dispositions nationales et des standards internationaux ..... 28 2.5. Participer aux opérations de maintien de la paix ............................ 28 3. DES OBJECTIFS **FIXES** PAR LA STRATEGIE DE LA REFORME DU **SECTEUR** DE LA SECURITE **(RSS)**.................................................................................... 29 4. LES BESOINS OPERATIONNELS **POUR** LES **PROCHAINESANNEES** 30 30 . 30 .30 . 31 4.1. Des capacités indispensables ........ ......... 4.1.1. Une chaine de commandement efficiente ......... 4.1.2. Une communauté du renseignement organisée... 4.1.3. Un soutien logistique permanent 4.2. Le contrat opérationnel 32 4.2.1. Des missions permanentes....................... 32 4.2.2. Des missions ponctuelles d'intervention . ........................ 5. UN FORMAT D'ARMEE **CORRESPONDANT** A DES BESOINS **LEGITIMES** ................ 5.1. Une capacité de maillage territorial ............... .......... 5.2. Une capacité militaire pourfaire facea' une menace quantifiée 5.3. Unformat d'armée global ... ........ ............... 34 9i # Chapitre | Le Contexte Strategique ## 1. Des Determinantsgeographiques Contraignants La géographie centrafricaine a modelé le pays dans une immensité qu'il convient d'analyser notamment dans ses déclinaisons militaires. De fait, un certain nombre d'analyses d'ordre géopolitique conduisent vers des conclusions militaires stratégiques qui ambitionnent d'étre la base de la réflexion de ce Plan National de De'fense. ## 1.1. Un Périmétrefrontalier Défavorable L'immense contour frontalier de la République centrafricaine (RCA) est la double résultante de son histoire et de sa géographie. Longues de 5203 kilometres, les frontieres centrafricaines présentent des couloirs majeurs d'infiltration natureis notamment dans sa bordure septentrionale avec le Tchad (1197 km) et le Soudan (483 km), mais aussi dans sa frange occidentale avec le Cameroun (797 km). En revanche, la frontiére fluviale au Sud séparant Ia RCA de la République Démocratique du Congo (RDC) (1577 km) et de la République du Congo (467 km) permet une relative étanchéité ainsi que la partie orientale avec le Soudan du Sud (682 km). ![7_image_0.png](7_image_0.png) ## 1.1.1.Des Fronti'Eres Ouvertes Au Nord-Ouest... Les frontieres nord et ouest de la RCA se caractérisent par cinq couloirs naturels de pénétrationmajeurs. Ces cinq couloirs concentrent l'ensemble de l'activité humaine (réseau routier, agglomérations, échanges...) et sont des traits d'union naturels entre la RCA et ses voisins soudanais,tchadiens et camerounais : - Le couloir de Birao-N'Délé: large d'environ 100 kilometres, cette plaine Iongue de 250 kilometres est le couloir historique des invasions en provenance du nord—est. La ville de Birao en contréle l'acces soudanais, tandis que la ville de **N'Délé** en ferme l'extrémité centrafricaine. - La plaine alluviale de la Bamingui et de ses affluentsqui offre un quadrilatére ouvert face au Tchad, et qui permet aux villes deBatangafo (20 000 habitants), de Kaga-Bandoro (27 000 habitants) et de Bamingui (7 OOOhabitants) d'en étre les points d'appui principaux. - La plaine de |'0uham,large d'environ 100 kms sur 200 kms de profondeur, avec les villes de Markounda et Bémalqui en controlent I'entrée tchadienneet Bossangoa (36 000 habitants) la sortie centrafricaine. - L'axe Garoua (Cameroun)/ Baboua /Bouarqui s'infiltre entre Ie massif du Yade au nord et la riviere Lobaye au sud et qui débouche sur la ville de Bouar (40 000 habitants), point stratégique sur ce cordon ombilical permettant le trafic commercial entre Ie port maritime de Douala au Cameroun et Bangui, la capitale centrafricaine. - L'axeGamboula/ Berberatiqui s'enfonce d'Est en Ouest dans le plateau du Sangha et qui permet a la ville de Berberati de s'assoir comme ville principale (70000 habitants) du sudouest du pays. ## 1.1.2.Des Frontiéresméridionaleset Orientales Permettant Une Relative Étanchéité Les frontiéres sud et est de la RCA se distinguent par un relief spécifique qui contribue a une relative étanchéité. - L'obstacle fluvial a la frontiere sud. Longue de 2 200 kilometres, cette frontiére, de Mongoumba a l'ouest jusqu'a l'extrémité Est, est compose'e du fleuve Oubangui et de la riviére Mbomou, véritable coupure protectrice entre la RCA et la République Démocratique du Congo. - Des zones forestiéres massives et denses. Si ces zones ne sont pas des obstacles infranchissables, elles constituent néanmoins un frein a toute progression: l'espace situé au sud de la ligne Berberati /M'Baiki,l'espace compris entre Bangassou et Mobaye. - Des massifs montagneux érodés et des plateaux élimés de moyenne ![8_image_0.png](8_image_0.png) importancecontribuent a l'imperméabilité des fronti'eres :au nord»est du pays Ie massif des Bongo culmine a 1326 metres, 5: l'est Ie plateau du Mbomou culmine a 900 metres, méme si des trouées au Sud par Bambouti/ Obo et au Centre par Ouandjacréent des couloirs d'accés géographiques. L'immensité des frontiéres ne permet pas de garantir une étanchéité relative. De fait, pour ![9_image_0.png](9_image_0.png) ## 1.2. Un Espace Intérieur Enclavé L'intérieur du trés vaste territoire centrafricain (623 000 kmz) fait apparaitre des clivages profonds et nombreux entre Bangui, la partie occidentale du pays et sa partie orientale. ## 1.2.1. Un Réseau De Communication Centré Sur Bangui Et La Partie Ouest Du Pays lnsuffisamment développé, Ie réseau routier avoisine les 20000 km dont moins de 7% sont bitumés. Les axes principaux sont centre's sur la capitale et sont essentiellement situés dans l'ouest du pays. Les axes secondaires constitués de pistes non bitumées desservent les gros villages mais sont rendus impraticables bien souvent par la saison des pluies (mai-octobre).Ainsi, les deux tiers du territoire centrafricain sont tres mal desservis et rendent inaccessibles les zones orientales qui, de fait, restent isolées de I'administration. Seul I'axe Bambari-Bria et I'axe Bambari-Bangassou-Dembia permettent de s'enfoncer vers les plateaux soudanais au sud et I'axe N'Delé— Birao au nord. Enfin, l'enclavement du pays fait de I'axe Garoua-Bouar—Bangui, un cordon ombilical de trés haute valeur stratégique.4', ![9_image_1.png](9_image_1.png) ![10_image_0.png](10_image_0.png) Le transport aérien ne permet pas non plus de s'affranchir de cet enclavement, car il est trés peu développé. Le pays ne dispose que de quatre aéroports avec des infrastructures suffisantes : Bangui, Berberati, Bouar et Bossangoa. Un certain nombre de pistes d'atterrissages permet a des avions tactiques de se poser dans les zones fermées, mais elles restent insuffisamment nombreuses :Birao, Ndele, Bangassou, Bambari, Bossangoa,Mboki, Mobaye, Bria,Awakaba. L'Oubangui reste une voie de communication conséquente sur la ceinture sud du pays et relie Banguijusqu'a Brazzaville via le fleuve Congo. Pourtant, le fleuve n'est pas navigable a tous types de bateaux et la saison seche réduit les troncons navigables. Le maillage routier a par ailleurs favorisé l'émergence de villes carrefours dont la capacitéa contréler des points clefs du territoire ainsi que la capacité a varianter vers d'autres destinations conferent une importance stratégique: Berberati, Bouar, Bozoum, Bossangoa, Batangafo, Bossembele,$ibut, Kaga-Bandoro, Bambari, Bria, Mobaye, Ndélé, Bangassou, Birao, Bakouma et Obo, principalement. L'absence d'un maillage routier dimensionné a I'échelle du pays ne doit pas conduire les FACA a de fausses illusions. ll faut étre réaliste et considérer les transports différemment : - accepter et appréhender la notion de dé'lais, de durée dans les déplacements, notamment dans l'Est et lors de la saison des pluies, par une meilieure planification ; - accepter et appréhender d'autres moyens de locomotion que le véhicule a moteur (chevaux,chameaux, motos,avions...). Le contréle des villes clefs du territoire centrafricain doit étre effectif et réalisé dans une logique de compiémentarité avec les forces de sécurité intérieure. Certaines pénétrantes et rocades routiéresont par ailleurs une fonction vitale qui en fait cles lignes stratégiques a sécuriser. 9'1'11 ## 1.2.2. Une Occupation Humaine Densifiée Dans I'Ouest Et Dans La Zone De Bangui L'occupation humaine du territoire centrafricain refléte et participe en méme temps a un déséquilibre entre les regions. La République centrafricaine compte environ 4,2 millions d'habitants, soit une densité de 6,3 habitants au kmz. Le territoire est découpé en trois zones démographiques :a I'Est, un « de'sert humain » avec moins d'un habitant au kmz, au Centre, des densités intermédiaires de 4 a 5 habitants au km' et a I'Ouest, une zone de concentration, qui ne dépasse toutefois pas les 12 habitants au km'. Bangui, avec une population estimée a environ 1150000 habitants, reste la seule grande ville qui concentre tous les pouvoirs, qui centralise et attire toute l'activité humaine du pays. Bangui est ainsi le coeur administratif et économique du pays sans réel relais déconcentré dans les regions administratives qui n'existent que de nom. mum-nun I smm ![11_image_0.png](11_image_0.png) L'Est et Ie nord-est (40% du territoire) sont pratiquement vides alors que 90% des Centrafricains vivent dans la centre at I'ouest du pays. Le peu d'aménagement du territoire se calque par conséquent sur cette repartition auto entretenue. Les FACA doivent dorénavant ne plus se concentrer exclusivement sur Bangui mais étre présentes sur i'ensembie du territoire, en priviiégiant les points clefs : - pour participer aucontrole de l'espaceterritorial centrafricain ; - pour participer a la restauration de i'autorité de I'Etat, y compris dans les zones peu peupiées; - pour participer a un regain de confiance des populations envers les FACA et par-dela a la restaurationdu lienArmée-Nation. En se calquant d'abord sur les zones les plus sensibles et les plus peuplées. les FACA doivent opérer un retour sur l'ensemhle du territoire,favorlsant ainsi ie retour des services de i'Etat. ## 1.3. Des Ressources Naturelles Qui Échappent A I'Etat Alors que 70% de la population vit de l'agriculture et que la RCA figure parmi les plus pauvres des pays les moins avancés, avec un indice de déveioppement humain Ia placant au 187e rang sur 188 (PNUD, 2015) et un PlB par habitant de 335 USD., Ie potentiei du sous—sol centrafricain se révéle énorme, prometteur, mais n'est pas contrélé par I'Etat. ![12_image_0.png](12_image_0.png) Le pays dispose de matiéres premieres: bois (50% des 156 millions de dollars d'exportations Iégaies,en 2011), or (découvert en 1912 dans la région de Bambari), uranium (a Bakouma, dans Ie sud—est du pays), pétrole (région de Boromata au nord-est et zone de Doba-Dosea-Salamat au nord) et diamants (les premiers furent découverts en 1914 ;en 2008, derniere année pour laqueile la production officieile est connue, 400 000 carats ont été extraits des gisements alluvionnaires de la région de Carnot, a l'ouest du pays et de celle de Mouka-Ouadda, dans la partie est). Mais la RCA ne parvient pas a en tirer partie de maniere satisfaisante :l'industrie n'assure pas plus de 15% du PIB. Parmi les causes majeures se trouvent i'absence d'infrastructure et l'enclavement. Mais une énorme perte résuite également de la mauvaise gouvernance : exploitation illégale, détournement des revenus, main mise par les groupes armés... Le contrfile des richesses naturelles et les profits tirés de leurs ventes doivent impérativement revenlr a i'Etat. L'appellation d' « intéréts vitaux » de ces ressources naturelles identiflées pourrait permettre l'utilisation/desFACA, en complement et en cooperation avec les forces de sécurité intérieure, pour préserver ces sites de la predation criminelle. ## 1.4. Des Zones De Transhumance Crisogénes La question de la transhumance repose fondamentalement sur le clivage éleveurs—cultivateurs et l'utilisation des terres, en particulier pendant la saison seche. Ces clivages historiques sont exacerbés aujourd'hui par les groupes armés qui utilisent ces tensions comme des outils conflictuels supplémentaires. Les éleveurs de gros bétail en Centrafrique sont constitués a 90% par des populations peules Mbororo, d'origine nigérienne et nigériane initiaie. Outre ces peuis reconnus comme des Centrafricains, on note e'galement dans ie pays Ia presence d'autres groupes désignés comme des Tchadiens (Ouda, Guérédji, Hontorbé et Hanagamba) arrivés dans les années 1980 ou des Soudanais (Wewebe, Falata et Sankara, Mbarara), dont l'arrivée se situe au début des années 1990. Enfin, il convient de mentionner les éleveurs peuis transhumants étrangers (Tchadiens, Soudanais et Camerounais), qui passent chaque armée une bonne partie de leur vie sur Ie territoire centrafricain en quéte d'eau et de péturage. Ce sont des éleveurs dont l'arrivée sur ie territoire se situe entre mi—novembre et mi-janvier, et les retours entre fin avril et mi—juin. ii s'agit dans le nerd—ouest des Foulbés en provenance de l'Adamaoua et en provenance du Tchad et du Soudan, ce sont des éleveurs arabophones (Salamat, Alaoné, Ouledrachid,etc.) et des peuis mbororo (Ouda,Sankara, Hontorbé,Hanagamba, Mbarara). Depuis mars 2013 et surtout apres la tentative de coup d'Etat des anti-Balaka cle décembre 2013, les relations entre éleveurs Peuls autochtones et les autres communautés se sont dégradées partout. il est reprochéa ces populations leur complicité avec les ex—Séléka. ll convient de souligner que les attaques contre les populations villageoises dans i'Ouest (Amada Gaza et Ngaoundaye), au Nord (Batangafo, Kabo) et au Centre'Est (Bambari), accompagnées d'incendies de cases et d'assassinats, ont contribué a I'exacerbation de la haine et a l'escalade de la violence. Ainsi, Ia dynamique d'échanges entre les agriculteurs et les éleveurs est fortement perturbée et s'amenuise, renforcant Ia paupérisation et le désarroi de ces deux communautés qui patissent Iourdement des conséquences de cette derniere crise. Les relations des éleveurs transhumants étrangers avec les populations autochtones, exclusivement basées par Ie passé sur des échanges économiques lors de leurs passages, se sont arrétées avec les menaces des anti-Baiaka, décidés a ne iaisser rentrer aucun éleveur étranger sur Ie territoire national. La géographie de I'éievage a totaiement été bouieversée par les crises de 2013 at 2014. initialement disse'minés sur l'ensembie du territoire centrafricain, les trois quart des éleveurs actuellement présents en Centrafrique se concentrent dans la moitié est du pays sous Ie contréle des ex—Séléka censés les protéger. Les éleveurs qui vivaient autrefois a i'ouest et au centre du pays ont tous fui vers i'est, le nord-est et dans les pays voisins. Ne restent que queiques noyaux vivant dans les communes d'élevage de i'ouest (Koui, Niem—Yélowa et Besson) et dans des enclaves ou des camps de dépiacés (Boda et Yaloke'). iii ![14_image_0.png](14_image_0.png) Les tensions iiées a la transhumance sont un condensé des différents facteurs qui empéchent I'unité du pays :incapacité de l'Etat a controier les mouvements migratoires, influences étrangeres,trafics d'armes, atteintes a la propriété privée, instrumentalisation des nomades par les groupes armés pour assoir leur pouvoir. Les services de I'Etat doivent se coordonner pour régler efficacement et durablement cette probiématique récurrente. Les FACA peuvent appuyer les services de i'Etat en charge de la sécurisation de ces couloirs. ## 2. Les Menaces Immediates (2017-2021) A L'Encontre De La Republique Centrafricaine En tant qu'Etat souverain, la République Centrafricaine est exposée a un certain nombre de menaces immédiates, qui, a l'horizon des cinq prochaines années pourraient au mieux ralentir ie processus de restauration de l'autorité de I'Etat sur l'ensemble du territoire, au pire y mettre un frein brutal. ## 2.1. Les Groupes Armés Les groupes armés (GA) constituent aujourd'hui la principale menace pour Ie pays. Controiant environ les deux tiers du territoire, les GA restent une force paramilitaire d'occupation et de predation. lls peuvent étre issus de l'intérieur ou agir depuis l'extérieur de la RCA. L'enrichissement criminel est leur principal objectif en dépit de leur volonté de s'afficher comme mouvements politiques d'opposition dotés d'un programme. Néanmoins, pour les GA de 5i"... I'intérieur, leur volonté de scinder Ie pays participe de leur cupidité. Cette situation leur permettrait de controler des parties du territoire et de s'attribuer les richesses de son sous-sol. Une légitimité de fait leur permettrait de prendre part aux débats politiques internes mais aussi internationaux. Cette situation déstabiliserait encore davantage les institutions du pays en les montrant incapabies de restaurer l'autorité de l'Etat hors de la capitale. ## 2.2. Les Coupeurs De Routes Et Trafiquants La situation socio-économique et i'inefficacite' des forces de sécurité ont favorisé i'émergence et la prolifération de groupes criminels disposant d'armement, de véhicules et d'équipements divers. On peut globaiement les diviser en deux categories :les coupeurs de route ("zaraguina") et les trafiquants en tout genre. ils sont répartis sur l'ensemble du territoire et l'enrichissement personnel est leur seul objectif. De maniere a étendre encore leur zone d'action, tous les modes d'actions sont utilisés: ranconnage, attaques a main armée, corruption des représentants de i'Etat. Ces actions aux effets dévastateurs sur les activités commerciaies et économiques et sur la situation sécuritaire contribuent a la déstabilisation du pays. ## 2.3. Les Populations En Transhumance Le probléme de la transhumance représente une menace dans le sens **OI'J** il s'agit d'une situation récurrente qui met en opposition a i'intérieur des frontiéres deux types de populations aux cultures ancestrales. Source de violence accentuée par i'absence de toute autorité publique, cette situation, évoquée plus en détail dans un chapitre précédent, peut gravement dégénérer si elle n'est pas étroitement gérée. Les autorités de I'Etat se doivent d'apporter une solution a ces conflits qui, depuis les événements de 2012-2013, ont pris de i'ampieur. ## 2.4. Une Agression De La Part D'Un Etat L'éventualité d'une agression extérieure représente une des menaces les moins sérieuses pour la RCA. La richesse du sous~soi centrafricain mais aussi les activités économiques Iiées a l'exploitation du bois et de certaines cultures font de la RCA un pays convoité. Aussi, des pays ou groupes d'influence étrangers pourraient chercher a s'immiscer dans ces activités économiques en financant les groupes armés locaux et/ou en soutenant I'armement des populations en transhumance et les exactions qui en découient. ## 2.5. L'Espionnageinterétatique Cette menace, peu présente actuellement, est a prendre en compte au vu de l'attitude « équivoque » de certains pays limitrophes. Si la volonté d'expansion n'est pas l'objectif principal d'e ces voisins, il n'en demeure pas moins qu'ils souhaitent pouvoir infiuencer Ia politique centrafricaine et obtenir des contreparties économiques; raison pour laqueile un jeu subtii d'alliances entre certains gouvernements et des groupes armés peut permettre de peser sur la situation sécuritaire en RCA. D'autre part, il est a craindre que des organismes de renseignement s'infiitrent ou moins vraisemblabiement se soient déja infiltrés dans les rouages du fonctionnement gouvernemental afin d'infiuer sur les decisions futures et éviter une restructuration trop rapide des Forces de Défense et de sécurité. ## 2.6. Le Confessionnalisme Criminel Suite aux événements de 2013 qui ont fini par opposer les différentes communautés du pays, les extrémistes islamistes sévissant dans la bande saharo—sahélienne pourraient avoir des velléités d'expansionnisme et attiser la violence sur le territoire, brisant ainsi i'équilibre précaire existant en Centrafrique en matiére de religion. Ce risque, ajouté a l'absence de l'autorité de l'Etat dans certaines regions, décupierait les difficultés et ajouterait encore de l'instabilité a une situation déja instable. ## 2.7. Les Menaces Liées A La Corruption Des individus mis en p|ace par I'Etat profitent de leur position pour détourner des fonds, frauder les institutions, favoriser les membres de leur entourage familial ou social de maniére a promouvoir leurs intéréts personnels ou ceiui de groupes tout en s'enrichissant. Cette corruption décrédibilise les institutions du pays et affecte tous les secteurs de la société centrafricaine, y compris le secteur de la défense et de la sécurité. ## 2.8. Les Catastrophes Naturelles Et Les Risques Sanitaires Une catastrophe d'origine sanitaire ou naturelle peut survenir en RCA et les autorités doivent pouvoir prendre des mesures aussi Vite que possible. Ainsi, une pandémie doit étre gérée prioritairement par les services médicaux et sociaux mais les FACA doivent se tenir prétes a leur apporter leur soutien. Elles doivent ainsi, en appui des FSI, pouvoir participer a la sécurisation générale en essayant de réguier ou limiter les mouvements de population a l'intérieur du territoire ou avec les pays limitrophes afin d'éviter la propagation de la maladie (cf. Ebola en 2013-2014). Les FACA apporteraient également leur soutien a la population face a une catastrophe naturelle de type pluies diluviennes ou inondations. ![16_image_0.png](16_image_0.png) ## 3. Appui Securitaire Dans Un Environnement International Les prochaines années se caractériseront par une présence sécuritaire internationale qui doit permettre a la République Centrafricaine de se reconstruire tout en prenant progressivement en compte, sa sécurité et sa défense. Ce créneau doit étre considéré comme une opportunité unique de reconstruire durablement un outil de défense ## 3.1. Des Forcesarmées Centrafricaines (Faca)A Reconstruire Ayant pour mission principale de garantir l'intégrité du territoire national ainsi que la sécurité de la population face a une menace extérieure et/ou intérieure, les FACA tirentleur légitimité du cadre legal que sont la Constitution du 30 mars 2016 et la loi n" 99.017 du 24 octobre 1999. ## 3.1.1. Etat Des Lieux Au 1er mai 2017, les FACA ont un effectif réalisé de 7461 hommes dont 22 officiers généraux, 94 Officiers Supérieurs, 455 Officiers subalternes, 1833 sous-officiers et 5057 hommes du Rang. Parmi cet effectif réalisé, 3301 ont été controlés et vérifiés par les missions conjointes **MINUSCA** et EUMAM et 706 sont éligibles pour un départ a la retraite cles 2017. Le dernier recrutement officiel date de 2012. L'organisation actuelle des Forces armées centrafricaines se présente comme suit : - Un état-major des armées (EMA) ; - Onze (11) corps de troupe: Cinq (5) bataillons d'infanterie territoriale (BIT), une base aérienne, un bataillon amphibie, un bataillon de soutien et des services (855), un bataillon cles sapeurs—pompiers, un bataillon d'honneur et un bataillon provincial de la Garde républicaine (BPGR); - Deux (2) centres deformation : Kassai'et Bouar; - Des services interarmées (santé,intendance, essence, social, armurerie) ; - Six (6) Régions militaires (PC a Bossangoa. Birao, Bambari, Obo, Nola et Mongoumba) non opérationnelles. L'inspection Générale de l'Armée Nationale exerce le controle interne, le controle externe étant assuré par l'lnspection Générale d'Etat et la Commission de Défense de l'Assemblée Nationale. infrastructures et éguipement. Pour avoir subi de pleinfouet les effets négatifs de la crise de 2013, les Forces Armées Centrafricaines ne disposent plus de casernes véritablement opérationnelles. Sur 14 casernes, seuls le Camp Kassai et le Centre d'instruction de Bouar sont en cours de rehabilitation avec l'aide de la Communauté Internationale (centres d'instruction informatique, salles de cours, centre médical d'instruction, infirmerie centralisée, ordinaire et mess du camp et un point d'impression). On note un nombre insuffisant de structures sanitaires militaires (2 lnfirmeries au Camp Kassai' et au Camp Fidel Obrou), de véhicules tactiques (quelques camions et véhicules de liaison), de moyens de communication, de magasins d'armes et de services d'ordinaire. Aucune des trois fonctions logistiques n'est en ce moment assurée : soutien de l'homme, maintien en condition at ravitaillement. Formation. De juillet 2015 a juillet 2016, de nombreuses formations non opérationnelles (Droit ![17_image_0.png](17_image_0.png) international Hu'manitaire par le CICR et la MlNUSCA, formation des armuriers et munitionnaires par l'UNMAS au Benin, techniques at procédures d'état—major, leadership, éthique et pédagogie, management des ressources humaines, logistique, techniques de management, formation d'officiers instructeurs et formations duales en paramédical par la mission **EUMAM)** ont été dispensées et elles se poursuivent. Sous la responsabilité de la mission **EUTM** (Mission européenne de formation militaire,d'entrainement et de conseil), la formation opérationnelle a % 18 démarré en aoflt 2016 au profit du personnel vérifié. Les Bataillons d'infanterie Territoriale formés depuis lorspourront, une fois équipés, étre déployés sur le terrain aprésdécision politique. ## 3.1.2. Problématiques Récurrentes La crise de 2013 a désorganisé totalement les Forces Armées Centrafricaines et les a dénuées de toute capacité opérationnelle : dispersion du personnel at destruction de la quasi—totalité des infrastructures, des équipements et des matériels. Actuellement concentrées a Bangui, elles sont en cours de reorganisation avec l'appui technique de la communauté internationale pour passer d'une armée de projection a une armée de garnison et reprendre leurs missions régaliennes. Cette reorganisation pétit des contraintes liées principalement a une faiblesse du budget de I'Etat pour le fonctionnement courant et bien évidemment pour la reconstruction des FACA. Ainsi depuis l'année 2014, les Lois de finances ont considérablement réduit les crédits budgétaires de la Defense. Les modestes ressources budge'taires allouées sont dédiées aux salaires du personnel (environ 78%) et font l'objet d'un faible taux d'exécution. Concretementpresqu'aucune dépense d'investissement ni d'équipement n'est prévue dans le budget 2017. Dans le domaine des ressources humaines, on constate une gestion inadequate avec un personnel vieillissant, des déces non comblés, des déserteurs non radiés, une absence de recrutement et d'avancement normal et des sanctions et récompenses contreproductives (non-respect des textes de base et immixtion du politique dans les affaires militaires au mépris des dispositions statutaires ne tenant pas compte des criteres de competence ni de l'ancienneté en service). Par ailleurs, au fil des années, les recrutements sur la base régionale ont provoqué des dysfonctionnements qui ont entraine' des divisions au sein des FACA. Certains personnels sont maintenus au—dela de la limite d'age légale. Les derniers départs a la retraite ont eu lieu en 2010 a travers le projet « retraitables 2007» payé par la Commission Européenne et con'cernait 1500 personnes dont essentiellement des cadres. Aujourd'hui, plus d'un millier de militaires ont atteint la limite d'ége. En conclusion, les competences sont mal utilisées et la pyramide des effectifs est incohérente. Les sanctions disciplinaires, statutaires, professionnelles et pénales prévues dans le Réglement de Discipline Générale dans les Armées ne sont pas appliquées faute de structures et du manque d'implication des chefs. Le Tribunal Militaire Permanent ne peut pas pour l'instant siéger malgré le vote du Code de Justice Militaire par I'Assemble'e Nationale en mars 2017. De méme, les problemes de la condition du personnel ne sont pas pris en compte tels que prévus dans les dispositions de l'Arrété mettant en p|ace Ie Conseil Supérieur de la Condition de Vie des Militaires.a), La reconstruction des FACA en tant qu'outil militaire structure, équipé, formé, commandé et ![19_image_0.png](19_image_0.png) ![19_image_1.png](19_image_1.png) controlé va prendre du temps. Face 3 la tentation de céder aux urgences et de risquer de briser la reconstruction de cet outil, il est nécessaire de faire prévaloir quelques principes : - redéfinir précisément les missions des corps habillés pour éviter de donner aux FACA des missions qui ne leur sont pas dévolues; - garder une cohérence indispensable a tous les échelons pour garantir impérativement aux FACA un soutien logistique obligatoire et une chaine de commandement appropriés ; - bétir un outil durable par le déploiement des FACA sur l'ensemble du territoire tout en ayant la capacité de réagir immédiatement en cas d'urgence. ## 3.2. Une Présence Internationale Conséquente Les FACA évoluent dans un environnement complexe ou elles n'ont plus actuellement la possibilité de prendre seules en charge la défense et la sécurité du territoire. Les acteurs de la sécurité sont ainsi des organisations internationales et des partenaires bilatéraux. L'Union Africaine tient un role de premier plan en tant qu'organisation régionale majeure du continent africain etacteur de la sécurité en Centrafrique. Elle a envoyé a plusieurs reprises des missions militaires d'assistance comme la MISCAZ, et une Task Force régionale3 a Obo qui a permis une pacification des violences internes. Elle joue un role politique particulier avec un représentant spécial de l'Union Africaine pour la Centrafrique et se pose en médiateur de la scene centrafricaineDeux organisations régionales économiques, la Communauté Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) et la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique (CEMAC), ont des roles spécifiques tenant a I'aide économique, financiére et budgétaire qu'elles apportent au pays. Plus précisément, la CEEAC envisage d'accroitre son role en apportant une aide militaire par le biais deformations adaptées aux FACA. La force militaire principale (10 750 militaires et 2 080 policiers) est celle de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) qui est mandatée par la resolution 2301 jusqu'au 15 novembre 2017 avec re—conductibilité multiple. Les Forces Armées Centrafricaines n'e'tant pas déployées sur l'ensemble du territoire centrafricain, et ne disposant pas des matériels et personnels adéquats pour remplir leurs missions régaliennes, c'est principalement la MINUSCA qui entreprend ce role de defense du territoire et de protection de la population. Les résolutions de l'ONU donnent le mandat d'action de la **MINUSCA** qui doit apporter conseil et soutien aux autorités centrafricaines pour réformer leurs forces de sécurité et ensuite les déployer sur l'ensemble du territoire. Cette profonde réforme et ce redéploiement des forces de sécurité ont un impact majeur sur les missions et sur le concept d'emploi des FACA, tout comme les résolutions du Conseil de sécurité sur l'embargo sur les armes. 1 Mission internationale de soutien a la Centrafrique 3Task Force Régionale de I'Union Africaine (AU---RTF) suite a l'lnitiative sur la Cooperation Régionale de |'U.A.pour I'Elimination de l'Armée de Resistance du Seigneur (|CR---LRA)autorisée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de I'Union Africaine, le 22 novembre 2013, aux fins de renforcer les capacités opérationnelles des Etats affectés en we de l'élimination de la LRA, faciliter l'acheminement de l'assistance humanitaire aux zones affectées et créer des conditions favorables a la stabilisation desdites zones.20 Le 16 juillet 2016, le Conseil de l'Europe a lancé Ia mission militaire de formation de l'Union Européenne (UE) en République centrafricaine4 (EUTM RCA). S'inscrivant dans le prolongement d'une mission de conseil militaire de l'UE (EUMAM RCA), l'EUTM RCA s'emploie a rendre les FACA modernes, efficaces, inclusives et démocratiquement responsables. La mission dispense des conseils stratégiques au ministére de la défense et a l'état-major général, ainsi que des cours aux officiers et sous-officiers et des formations aux FACA.Elle assure la formation de deux a trois bataillons pour un mandat de deux ans, mandat renouvelable une fois. Au niveau bilatéral, la cooperation entre Ie Soudan, le Tchad et la RCA a mis en p|ace, le 23 mai 2011, une force tripartite de patrouilles internationales a leurs frontieres. Les pays africains comme I'Angola, I'Afrique du Sud, le Gabon, le Congo-Brazzaville, la République Démocratique du Congo et le Maroc sont des partenaires majeurs de la RCA et jouent un role tant économique que diplomatique tout en fournissant pour certains des équipements aux forces armées centrafricaines. Malgré son retrait de la force mixte **UPDFS—FACA** (jusqu'a 800 soldats ougandais et une quarantaine de centrafricains), I'Ouganda reste un partenaire dans la lutte contre la LRAG. D'autres pays comme la France, les Etats-Unis d'Amérique, la Chine et la Russie ont des liens historiques, politiques et économiques de premier plan. Ils contribuent de maniére directe a la reconstruction des FACA en fournissant leurs expertises et des moyens matériels et financiers. La présence d'une protection sécuritaire internationale doit permettre aux FACA de se ![20_image_0.png](20_image_0.png) reconstruire durablement et en coherence. Sans tomber dans la precipitation des réponses aux urgences sécuritaires, les FACA doivent également profiter de ce dispositif international pour : - participer progressivement au dispositif militaire international mis en place, dans la mesure des moyens disponibles ; - reprendre progressivement le controie du territoire, au rythme du retour des services de l'Etat. ## 4. Uncontexte Budgetaire Et Financier Degrade Compte tenu de la situation financiere trés difficile dans laqueile se trouve actuellement le pays, le budget de la défense et les marges de manoeuvre dont dispose Ie minist'ere de la Défense (MlNDEF) sont trés limités. La premiere contrainte provient de la rigidité méme du budget :en 2017 environ 78% est dédié a la masse salariale, ce qui laisse une part minime au fonctionnement **(10%)** et a l'investissement (11%). En second lieu, les procédures en p|ace rendent encore plus difficile le travail de planification budgétaire par les directeurs d'objectif a cause d'une multitude d'acteurs, ce qui contribue ainsi a une perte de cohérence. Le MINDEF ne dispose pas d'une vision des dépenses réelles passées et ' Décision **(CFSP)** 2016/610 établissant la Mission d'entrainement en République Centrafricaine (EUTM **RCA)** et accord UE - RCA sous forme d'échange de lettres entre Le President de la République Centrafricaine et la Haute Représentante de I'Union Européenne pour les affaires étrangeres et la politique de sécurité (des 12 et 21 juillet 2016). SUganda People'sDefence Force : Forces de defense du peuple ougandais ; r'Lprd'sResi5l:anr:eArmy (L'arméede resistance du Seigneur),21 ne peut consulter qu'a titre exceptionnel le niveau des engagements et ordonnancements. La prise en compte des besoins de la défense est mal assurée, du fait de l'absence de toute programmation pluriannuelle. A titre d'exemple, pour l'année budgétaire 2017 (budget de l'Etat de 237 milliards de FCFA), le MINDEF a exprimé un besoin de 21172096 000 FCFA et seuls 17 731361000 FCFA lui ont été accordés. En raison des difficultés de trésorerie et de la lourdeur de la procédure réguliére,la majeure partie des dépenses des FACA est engagée et exécutée selon des procedures dérogatoires. Les fonds ainsi avancés ne s'accompagnent d'aucune justification a posteriori des dépenses effectuées. Leur utilisation est donc particulierement opaque, générant d'importants risques financiers. S'agissant des recettes collectées par les FACA, leur centralisation au Trésor demeure partielle, générant un manque a gagner important pour l'Etat. Alors qu'elle représente plus de la moitié du budget de fonctionnement des FACA, la prime globale d'alimentation **(PGA)** est délivrée sous forme d'avances hebdomadaires, les dépenses ne sont pas justifiées. En réalité, les fonds délivrés sont employés a bien d'autres usages que la seule alimentation des troupes, entrainant une forte confusion entre les crédits délivrés au titre de la PGA, les fonds spéciaux du ministre et les crédits de fonctionnement plus généraux. Enfin, le champ des structures de contréle et d'audit interne est particuliérement limité au sein du MINDEF Le budget du Mlnistére de la Défense est insuffisant pour remettre sur pied les FACA devant se reconstruire fondamentalement. Une augmentation du budget octroyé a la Défense doit concrétiser la volonté de l'Etat d'assurer ses missions r'égaliennes en mettant en p|ace les conditions pour un retour a la paix et la stabilité dans le pays. Pour y parvenlr, les contraintes et les dysfonctionnements constatés devront étre surmontés et une premiere Loi de programmation militaire (LPM) devra traduire la vision prospective des autorités en matiére de défense. ## 22 # Chapitre Ll Les Objectifs Du Pnd ## 1. Les Principes Fondamentaux Le niveau d'ambition qui doit animer les objectifs du PND repose sur un certain nombre de principes fondamentaux qui permettront de garantir la mise en oeuvre d'un plan réaliste et mesuré. Par un effet inverse, la nonréalisation de ces principes conduirait de facto le PND a l'échec. ## 1.1. Une Armée De Garnison En rupture stratégique majeure avec le concept d'une armée de projection qui a prévalu depuis 1960,le nouveau concept majeur sur lequel doivent dorénavant reposer les FACA est un concept d'armée de garnison. Déja annoncé aux Assises de la Défense de 1995 et voulu par le Président de la République M.TOUADERA, ce concept est une veritable révolution a la fois culturelle et opérationnelle, aux défis multiples, notamment interministériels. L'armée de garnison doit permettre aux unités opérationnelles des FACA d'étre dorénavant déployées sur l'ensemble du territoire en étant assignées sur des bases permanentes avec leurs families. Outre un controle accru du territoire et une meilieure réactivité en cas d'intervention, ce maillage territorial doit contribuer a la restauration de l'autorité de l'Etat tout en renforcant le lien Armées—Nation. Pour ce faire, un certain nombre de conditions doit étre rempli : 0 Un état d'esprit «territorial » doit progressivement se mettre en p|ace au sein des FACA, en opposition au concept précédent d'armée de projection, basée sur Bangui. 0Le choix des lieux d'implantation des garnisons doit étre décidé en cohérence avec les priorités stratégiques définies préce'demment. Un plan cle redéploiement des FACA doit par ailleurs étre validé au plus tot en prenant en compte ces critéres. a La création des garnisons doit étre coordonnée au niveau interministériel et avec la communauté internationale car elle reléve de plusieurs logiques dépendant de plusieurs ministéres : infrastructures, services publics (écoles, hopitaux, banques...), avec un cofit financier a estimer. - Un nouveau soutien décentralisé est impérativement a mettre en place de facon a garantir une chaine logistique adaptée aux unités réparties sur le territoire. o Une chaine de commandement effective doit se mettre en place pour garantir le commandement et le contréle des unités déployées. o Une prefecture pilote pourrait étre sélectionnée ;celle de Nana Mambere, dont le chef—lieu est Bouar,pourrait ainsi servir de test. ## 1.2. Un Maillage Territorial Répondant A Des Besoins Opérationnels Le Code des collectivités territoriales et des circonscriptions administratives prévu d'étre adopté ultérieurement entérine la constitution de sept régions administratives dont la région spécifique 23 de Bangui. Ces régions sont présidées par un Gouverneur qui coordonne l'action déconcentrée de l'Etat dans sa région, notamment les actions de défense et de sécurité. Différent du maillage proposé dans ce Code des collectivitésterritoriales, le découpage territorial militaire répond à une logique propre : il entérine la constitution de trois (3) Zones de défense regroupant au moins 2 bataillons chacune et d'une Zone autonome autour de la capitale, qui auront des compétences à la fois opérationnelles et organiques. Néanmoins, pour permettre au Gouverneur de région de coordonner son action avec celle des autoritésmilitaires, il aura comme interlocuteur le Commandant de la zone de défense correspondant au territoire de sa région.Le niveau des préfectures sera celui des bataillons et, sur désignation par son autorité militaire, le commandant de bataillon sera le correspondant du préfet dans sa zone. ![23_image_0.png](23_image_0.png) Découpage régional du futur Code des collectivités territoriales et des circonscriptions administratives. ![24_image_0.png](24_image_0.png) Zones de défense. ## 1.3. L'Amélioration De La Condition Militaire L'armée de garnison implique une prise en compte globale de l'élémenthumain. Les familles doivent tout d'abord être considérées comme la clef de voûte du nouveau dispositif et les garnisons retenues doivent permettre aux familles des militaires et des personnels civils de la défense de disposer de l'ensemble des prestations des services publics dont au moins les services essentielles : écoles, hôpitaux, banques, administration...Le militaire lui-même doit avoir la garantie de l'application de ses droits élémentaires : paiement de sa solde dans les délais normaux, visibilité et paiement effectif des primes diverses, visibilité et réalisation de son parcours de carrière, visibilité et prise en compte de ses aspirations personnelles (mutations, cursus professionnel..). Le personnel civil doit également être partie prenante de ce nouveau dispositif et appréhendé de la même façon que le personnel militaire. L'amélioration de la condition du militaire et de sa famille contribue directement au moral et, par voie de conséquence, à l'efficacité de l'outil militaire. Pour des raisons de rationalisation des dépenses, ce soutien devrait pouvoir s'inscrire dans une logique de mutualisation des moyens avec d'autres secteurs de l'administration publique. ## 1.4. La Gouvernance Afin d'optimiser l'outil de défense dans un esprit profondément démocratique, les FACA doivent s'orienter résolument vers des mécanismes simples et efficaces de gouvernance, en particulier dans les registres suivants : - Une subordination claire du pouvoir militaire au pouvoir politique établie dans l'organisation du commandement; - Une maitrise efficace, rigoureuse et transparente du budget. Rompant avec la tendance actuelle, les crédits votés au profit du ministére de la Défense devront, en regle générale, étre alloue's dans leur totalite' par le ministére des Finances et du Budget. Ce dernier devra chercher, a travers de nouvelles procedures, a associer le MINDEF a la préparation et a la gestion transparente de son budget; IUne gestion transparente et cohérente des ressources humaines. Aprés la validation prochaine d'une manoeuvre des ressources humaines sur les cinq prochaines années, un équilibre doit étre trouvé pour reconstruire progressivement des Forces Armées Centrafricaines multiethniques, multiconfessionnelles, rajeunies et réparties danstoutes les regions du pays, dans lesquelles toutes les étapes de la gestion des effectifs (formation, avancement, reconversion, mise a la retraite) sont gérées en application des textes en vigueur; o Afin d'accroitre I'efficacité de la chaine de commandement des **FACA** et de raccourcir le cycle de decision, les chefs militaires devront appliquer la subsidiarité en déléguant a leurs subordonnés un certain nombre de responsabilités et d'informations définies selon des procedures et des r'eglements connus. ## 1.5. L'Interopérabilité Le dispositif sécuritaire actuellement en place en RCA impose aux **FACA** de devoir travailler clans un environnementtechnique et opérationnel qui s'intégre dans un ensemble. Ce principe implique la coopération avec des acteurs complémentaires aux **FACA** :principalement les Forces de sécurité intérieure (dont la gendarmerie) mais également les forces des organisations internationales présentes en RCA (MINUSCA, UA,...). L'interopérabilité est nécessaire au niveau de la planification des operations et de leur conduite de maniere a optimiser leurs effets. Elle comporte des aspects non seulement liés a la formation du personnel (notamment en techniques d'état-major,...) mais aussi a la mise en p|ace de procedures communes et de matériels compatibles (en transmissions par exemple). ## 1.6. L'Effort Sur Les Équipements Un sixiéme principe fondamental, qui completeceux évoqués précédemment, consiste a considérer le soidat comme tel uniquement quand il est équipé et armé. Au regard du dénuement des **FACA** dans le domaine des équipements, l'effort doit porter a court terme sur l'acquisition des matériels les plus indispensables :équipement individuel, armement, moyens de transport, engins du génieet systemes de transmissions. En parallele, une attention particuliere doit également porter sur la gestion et le maintien en condition des parcs afin de garantir leur pérennité et leur opérationnalité dans la durée. ## 2. Les Priorites Strategiques Les priorités stratégiques que le Plan National de Defense fixe aux FACA, reprennent fondamentalement les cinq missions assignées aux forces de defense par la Politique Nationale de sécurité de décembre 2016, clef de vot'ite du dispositif sécuritaire d'ensemble. La réalisation <9}? 26 complete de ces missions dans les prochaines années reste sans doute encore illusoire au regard du long chemin a parcourir pour réhabiliter I'outil de defense. Néanmoins, ces cinq missions demeurent un objectif final autonome a atteindre, sans doute aprés l'horizon de 2021. Le concept d'emploi des forces qui sera propose ultérieurement permet de fixer des objectifs réalisables dans le créneau 2017—2021. 2.1. Défense de l'intégrité du territoire national, y compris ses approches fluviales et aériennes La défense de l'intégrité du territoire s'inscrit dans la dimension exclusivement militaire du mot defense :les **FACA** doivent étre prétes a faire la guerre et a la gagner pour défendre le pays. ## 2.1.1. Défendre Les Zones Frontaliéres La defense des frontieres terrestres est une mission qui incombe prioritairement aux Forces Armées Centrafricaines. La sécurisation des frontiéres est en revanche une mission plus large qui revient aux autres forces de sécurité. L'immensité des frontieres impose de faire une priorisation militaire des zones comme suit : - Priorité 1:face a la frontiere du Cameroun, en complément d'un dispositif des autres forces de sécurité en charge de la sécurisation de l'axe stratégique Garoua, Bouar, Bangui; .Priorité 2 : face a la frontiére avec le Tchad, notamment autour de Batangafo et Nan Bakassa; - Priorité 3 :face a la frontiere avec le Soudan, notammentface au couloir de Birao. La Gendarmerie, la Police et le Service des douanes contribuent également a la surveillance et a la sécurisation des frontieres : la complémentarité doit étre recherchée et la definition précise des missions de ces corps habillés doit étre apportée par les autorités compétentes. Le Service des douanes devrait étre déployé sur les frontiéres pour en contréler les entre'es et sorties, soutenu en premier échelon par un dispositif complémentaire des forces de Gendarmerie et de Police. En deuxiéme échelon et sur des points clefs dans la profondeur, les **FACA** seraient en mesure de réagir a une intrusion caractérisée et armée. ## 2.1.2. Surveillerl'Oubangui Le fleuve Oubangui constitue Ia frontiére méridionale séparant la RCA de la République Démocratique du Congo. Les Forces Armées Centrafricaines, notamment par la remise sur pied d'un bataillon amphibie, participent a la mission de surveillance du fleuve et assurent sa defense. En complémentarité d'un dispositif ou s'entremélent la brigade fluviale de Gendarmerie, Ia Douane fluviale, ie Commissariat special du port fluvial de Bangui, et le Corps des Eaux et foréts, les **FACA** ont, seules, la responsabilité de défendre cette frontiére contre d'éventuelles agressions armees. ## 2.1.3. Surveiller Les Approches Aériennes Fortementtouchée par la crise de 2013, la composante aérienne des forces armées ne dispose pas actuellement des moyens nécessaires a la surveillance de l'espace aérien. En attendant la remise en état de ses installations et matériels, une cooperation étroite avec l'Agence pour ia sécurité de iii 27 la navigation aérienne en Afrique et a Madagascar (SECNA) s'avere donc indispensable pour que l'Etat puisse exercer cette mission régalienne. ## 2.2. Protéger La Population La protection de la population est une mission qui concerne différemment plusieurs services de l'Etat. Pour les FACA, la protection de la population signifie empécher les attaques armées qui mettraient en danger la vie des citoyens centrafricains. Cette mission implique une trés forte coordination avec les services de Police et de Gendarmerie notamment qui assurent cette meme protection face a la criminalité et au banditisme. La protection de la population s'articule autour des centres de peuplement majeurs. ## 2.3. Participer Aux Activités Civilo-Militaires En cas de catastrophe naturelle ou technologique, et sur requisition de l'autorité civile, les forces arme'es peuvent mettre a disposition leurs ressources humaines et matérielles pour venir en aide a la population. Dans un autre registre, l'Etat peutfaire appel aux capacités et a l'expertise militaire, dans les domaines du genie et de la santé notamment, pour rétablir les infrastructures du pays ou améliorer les conditions de vie de la population. Le bataillon du génie, le bataillon des sapeurspompiers et le Service de santé auront un role majeur en ce sens. 2.4. Soutenir les forces de sécurité intérieure en cas de nécessité dans le respect des dispositions nationales et cles standards internationaux En cas de crise grave entrainant une incapacité ou une difficulté pour les forces de sécurité intérieure a assurer leurs missions essentielles, les Forces Armées Centrafricaines peuvent recevoir la mission de les soutenir pour une durée déterminée. Le soutien des FACA aux FSl se fait dans ce cas sous le contréle des autorités civiles et dans le respect du cadre juridique national7 et international. Dans le sens inverse, en cas de menace grave entrant dans le cadre des missions des Forces Armées Centrafricaines, les FSl en particulier les gendarmes peuvent localement soutenir les FACA. Elles se trouvent alors temporairement sous la contréle opérationnel du commandant de l'ope'ration militaire. ## 2.5. Participer Aux Operations De Maintien De La Paix Dans leur processus de reconstruction, les Forces Armées Centrafricainesdoivent d'abord se concentrer prioritairement sur la défense de la nation. A moyen terme, lorsque les FACA auront retrouvé leur pleine capacité opérationnelle, elles devront se préparer a participer a des operations de maintien de la paix hors cles frontiéres dans le respect des engagements internationaux du pays. 7 Aux termes de I'article 27 de la Constitution et tel que précise' dans la Declaration de Principes sur la Sécurité nationale, les FACA ont pour mission de garantir l'intégrité du territoire ainsi que la sécurité des populations face 'a une menace extérieure et/ou intérieure en soutien de et en coordination avec les Forces de Sécurité lntérieure (FSI), en cas de declaration d'état de siege ou d'e'tat d'urgence, conformément aux dispositions de l'article 44 de la Constitution. :fi?' 23 ## 3. Des Objectifs Fixes Par La Strategie De La Reforme Du Secteur De La Securite (Rss) Les objectifs du PND doivent également tenir compte de ceux fixés par la Stratégie Nationale de la RSS. En paralléle de trois lignes d'actions stratégiques définies dans ce document, un certain nombre d'objectifs précis ont été assignés aux forces de défense, selon une chronologie a court terme et moyen terme : ![28_image_0.png](28_image_0.png) Les objectifs a réaliser pour la période 2017-2018 sont : 1. Réviser Ie cadre le'gal et réglementaire de la Défense, y compris le Plan Sectoriel de la Défense et la Loi de Programmation Militaire. 2. Développer une politique performante de mobilisation des ressources. 3. Etablir un plan de recrutement en tenant compte de la représentativité, du genre et de l'éthique, et un plan deformation pour les militaires. 4. Renforcer l'organisation de la chaine de commandement et en améliorer Ie contréle. 5. Renforcer les prerogatives et les capacités de l'lnspection Générale des Armées. 6. Conduire progressivement des missions de sécurisation et de soutien a la population, conjointement avec les partenaires bi et multilatéraux et au fur et a mesure de l'entrainement des unites. 7. Procéder a I'instruction et a l'entrainement opérationnel d'un Bataillon d'lnfanterie Territoriale, du Bataillon amphibie et du Bataillon du génie. 8. Assainir les effectifs et rationnaliser la gestion des personnels. 9. Achever la rehabilitation et l'e'quipement des principaux centres d'instruction et des casernes nécessaires au regroupement des unités. 10. Déployer progressivement et de maniere encadrée des unités dans des zones a forte valeur ajoutée opérationnelle et fort impact sur la population. 11. Identifier des stratégies de sécurisation et de protection des couloirs de transhumance transfrontaliére. 12. Développer les bonnes pratiques en matiere de gestion financiére et redonner l'autonomie de gestion budgétaire au Ministére. 13. Equiper progressivement les bataillons et la chaine de commandement dans Ie cadre de leur opérationnalisation. Les objectifs fixés pour la période 2019-2021sont : 1. Etablir un plan prévisionnel d'investissement. 2. Mettre en place un plan de communication et de relations publiques au Ministére. 3. Conduire la formation initiale et continue, ainsi que le perfectionnement des hommes du rang, des sous—officiers et des officiers. 4. Renforcer les mécanismes disciplinaires. 5.Opérationnaliser la justice militaire. 6. Réhabiliter progressivement les garnisons sur l'ensemble du territoire, tout en poursuivant l'instruction et l'entrainement opérationnel des bataillons d'infanterie territoriale nouvellement reformés. 7. Participer a la communauté du renseignement. 8. Développer une chaine logistique efficiente pour l'entretien et la maintenance des matériels et équipements. 9. Opérationnaliser progressivement le modele d'armée de garnison. 10. Créer des brigades mobiles mixtes de protection, de sécurisation et de surveillance des couloirs de transhumance transfrontaliere. 11. Développer une base unique de gestion des données des Ressources Humaines du Ministere. 12.Mettre en place les mécanismes de contréle et d'évaluation du Ministére. ## 4. Les Besoinsoperationnels Pour Les Prochainesannees Les besoins opérationnels découient des priorités stratégiques décrites ci-dessus. lls reposent d'abord sur des capacités essentielles a remettre en état et fixent ensuite un contrat opérationnelque les FACA devront étre en mesure d'honorer dans les prochaines années. ## 4.1. Des Capacités Indispensables 4.1.1. Une Chaine Ole Commandement Efficiente Fusionnant les competences organiques et opérationnelles, mise en oeuvre en temps de paix ou en temps de crise/guerre, la chaine de commandement des forces se doit d'étre réelle, unique, efficace, permanente, base'e sur la subsidiarité et controlable. Précisée par décret présidentiel, elle distingue notamment les roles du Président de la République, chef supréme des armées, du Ministre de la défense nationale, responsable de la conduite de la politique de défense et du Chef d'état—major cles armées (CEMA), Commandant en chef des FACA et des operations militaires a l'intérieur comme éventuellement a l'extérieur du territoire national. S'appuyant sur un maillage territorial qui devrait étre mis progressivement en place au fur et a mesure du retour des représentants de l'Etat sur l'ensemble des régions du pays, la chaine de commandement devra éviter les ruptures jusqu'au plus bas echelon tout en laissant suffisamment d'initiative aux niveaux de mise en oeuvre. Par délégation du CEMA, le Sous-chef opérations exerce le commandement opérationnel par l'intermédiaire du Centre de commandement des opérations (CCOP situé a Bangui) et des états-majors de Zones de defense. En cas de crise et sur ordre du President de la République, les Forces de sécurité intérieure peuvent étre placées sous Ie contréle opérationnel du Commandant de Zone de defense. ## 4.1.2. Une Communauté Du Renseignement Organisée Fonction structurante aussi bien en temps de paix qu'en temps de crise/guerre, le renseignement est indispensable a la bonne connaissance de l'environnement stratégique et tactique afin de disposer d'une capacité autonome d'appréciation de situation. Servant aussi bien a la prise de décision politique et stratégique qu'a la planification et a la conduite des operations au niveau tactique, il doit étre représenté a tous les niveaux de la chaine de commandement et disposer des moyens nécessaires a la transmission rapide des informations. A ce titre, le renseignement d'intérét militaire doit faire l'objet d'un effort particulier a court terme dans le domaine de la formation du personnel (en s'appuyant notamment sur les competences et capacités des partenaires internationaux) et dans la dotation en moyens de communication si possible sécurisés. C'est pour cette raison, entre autre, qu'il sera axé dans un premier temps sur le renseignement d'origine humaine, avant d'envisager a plus longue échéance le développement de capacités techniques. Nécessitant un maillage territorial pour étre réellement efficace, cette fonction opérationnelle devra déveiopper la cooperation avec les structures de renseignement d'autres ministeres en formant une « communauté du renseignement » et en évitant la redondance dans les missions :du niveau central(représenté par le Comité de Coordination lnterministériel du Renseignement - CClR - et Ie Centre d'lnformation et de Coordination - CIC— ), au niveau local, la connaissance globale des menaces sur le territoire s'en trouvera ainsi accrue. Enfin, complémentaire de la chaine fonctionnelle renseignement, la Sécurite' militaire, commandée par la Direction de la Coordination du Renseignement et de la Sécurité militaire (DCRSM) du Ministere de la défense, doit lutter contre les menaces, d'origine intérieure comme extérieure, qui pesent sur les intérets du pays, les infrastructures, les unités et Ie personnel militaires. ## 4.1.3. Un Soutien Logistique Permanent Passer d'une armée de projection a une armée de garnison implique la capacité primordiale de pouvoir et savoir décentraliser les soutiens. Les FACA doivent dorénavant étre capables de déployer une unité en tout point du pays d'une part en étant capables de mobiliser, préparer et équiper l'unité ou le module désigné, d'autre part en organisant et mettant en oeuvre les moyens logistiques nécessaires. Cette capacité devra s'appliquer aussi bien dans un contexte de mission planifiée (dans le cadre du redéploiement des unités sur le territoire par exemple) que dans celui d'une intervention d'urgence afin de neutraliser une menace (depuis Bangui ou dans Ie cadre d'un renfort d'une Zone de défense vers une autre Zone de défense). Cela suppose de pouvoir remplir un certain nombre de preconditions : - déveiopper une capacité de planification interarmes et interarmées au niveau du CCOP en formant le personnel et en formalisant des procedures communes ; - concevoir un plan d'ensemble du redéploiement des FACA; - disposer d'une capacité d'accueil in situ pour prendre en compte l'unité déployée ; - disposer des vecteurs nécessaires pour une mise en oeuvre par voie terrestre, aérienne, voire fluviale. L'acquisition progressive de cette capacité s'appuiera dans un premier temps sur les competences et les moyens des partenaires internationaux. Elle passera ensuite par le déblocage de fonds destinés a l'acquisition et a l'entretien de matériels, la formation et l'entrainement du personnel. Dans le prolongement de la capacité a déployer une unité, les FACA devront étre capables de durer dans leurs garnisons. ll est donc indispensable d'intégrer cette notion de persistance des unités afin d'assurer un soutien permanent dans l'ensemble des capacités requises. Fournir une L autonomie initiale suffisante, assurer un ravitaillement régulier en carburant, munitions, pieces de rechange, assurer une maintenance des équipements, garantir un soutien santé dans la durée, doivent désormais s'appliquer aux déploiements des FACA, qu'ils soient temporaires ou permanents. Dans le concept d'armée de garnison, cette durabilité s'applique aussi a la capacité de prendre en compte les families dans leur intégration dans le tissu social local. ## 4.2. Le Contrat Opérationnel Les capacités décrites ci-dessus doivent permettre aux FACA de remplir le contrat opérationnel qui sera fixé par l'autorité politique en tenant compte des ressources prévisibles a la disposition du pays. Le contrat opérationnel décrira les missions que les FACA doivent étre impérativement en mesure de remplir. Ce contrat sera adapté a la situation spécifique d'une remontée en puissance. Ces missions relévent de deux categories : les missions permanentes et les missions d'intervention. ## 4.2.1. Des Missions Permanentes Ces missions sont basées sur les priorités stratégiques décrites précédemment et restent le but a atteindre. En attendant de pouvoir réaliser l'ensemble de ces missions, les FACA, en liaison avec les forces internationales, doivent étre, en permanence, en mesure de : - protéger Bangui, capitale du pays; ~ reprendre progressivement le contréle du territoire centrafricain, selon un plan a établir. Ces missions sont actuellement partiellement assumées par la MINUSCA qui supplée temporairement les FACA dans leurs missions régaliennes. Progressivement, selon un plan de redéploiement 'a valider au plus Vite, les FACA doivent se réarticuler pour reprendre a leur compte l'ensemble de ces missions, avec une priorité accordée dans un premiertemps au contréle de l'espace terrestre. ## 4.2.2. Des Missions Ponctuelles D'Intervention Afin notamment de montrer visiblement le retour de l'Etat dens ses prerogatives régaliennes de souveraineté, les FACA doivent étre capables de réagir sous court préavis a plusieurs types distincts de situation : -En cas d'agression armée caractérisée (Etat, groupe armé) Les FACA doivent impérativement posséder une capacité de réaction autonome. A ce titre, elles doivent étre en mesure 2 - d'armer, d'équiper et de projeter sur n'importe quel point du territoire a partir de Bangui un élément d'intervention immediate a base d'une compagnie de 175 hommes environ en moins de 2 jours. Cette compagnie proviendrait du bataillon parachutiste ou du bataillon de forces spéciales en cours deformation at serait projetée par voie aérienne ; - d'armer, d'équiper et de projeter sur n'importe quel point du territoire une compagnie de 175 hommes environ en moins d'une semaine a partir de Bangui. Cette compagnie proviendrait du bataillon en cours de formation par la Mission européenne de formation et d'entrainement (EUTM) ;%32 - d'armer, d'équiper et de projeter un bataillon de 600 hommes environ en moins de deux semaines a partir de Bangui.Ce bataillon serait le bataillon en cours de formation par l'EUTM a cette période ,- - A plus long terme, au fur et a mesure de l'implantation des Zones de défenseet des bataillons en province, d'armer et d'équiper, notamment en véhicules, une section de 35 hommes environ en moins d'une semaine a partir de chacune des garnisons. I En cas de crise majeure touchant a la sécurité des personnes, des biens, des ressources du pays A terme, chaque bataillon devra étre en mesure, sur préavis d'une semaine, d'appuyer localement les Forces de sécurité intérieure et/ou la sécurité civile (sur requisition du Gouverneur ou du Préfet et apres accord du CEMA) avec au moins une section de 35 hommes avec ses moyens de transport. Ce renfort s'applique également en cas de catastrophe naturelle ou technologique et de pandémie avec, en plus, en moins de deux semaines, la mise a disposition de moyens spécialisés provenant de Bangui (issus des Corps techniques et spécialisés : moyens du bataillon du génie, du bataillon de sapeurs—pompiers; moyens du Service de santé des armées). En sens inverse, les FACA doivent se tenir prétes a recevoir l'appui de la Gendarmerie nationale dans le cadre de la Défense Opérationnelle du Territoire (DOT) qui comprend notamment la défense des organes essentiels a la continuité de l'action gouvernementale. ## 0En Cas De Constitution D'Une Force Régionale Fort de ses engagements a l'international, la République centrafricaine se doit de démontrer sa volonté de contribuer a la stabilité régionale. Que ce soit dans le cadre d'un accord bilatéral pour répondre a la demande d'un pays ami ou dans le spectre plus large d'une intervention de l'Union africaine ou de l'ONU, les FACA devront étre en mesure d'armer, d'équiper et de projeter a I'étranger une compagnie de 175 hommes environ en un mois a partir de Bangui. Cette unité devra avoir recu une preparation spécifique liée au futur environnement de sa mission. Les FACA devront garder la capacité de la relever au moins une fois apres un premier mandat de plusieurs mois. Cette compagnie pourrait étre une unité combattante mais également une unité ayant les moyens de porter secours a la population en cas ole catastrophe naturelle ou technologique. ## 5. Un Format D'Armee Correspondanta Des Besoins Legitimes Fortes de tous les paramétres et principes décrits précédemment, les FACA doivent ainsi répondre a des besoins impératifs. ## 5.1. Une Capacité De Maillage Territorial Le format des FACA doit d'abord permettre de disposer d'un maillage territorial en s'appropriant les conclusions géostratégiques déja évoquées 2 - prioriser la défense des frontieres Ouest, puis Nord, en se focalisant sur les villes clefs de'ja mentionnées; - défendre les villes majeures du territoire; / 33 - controler les villes a l'emplacement géostratégique; - protéger les zones majeures de peuplement; - participer a la sécurisation des zones minieres sensibles et des couloirs de transhumance. Ce maillage territorial sera étudié en coordination avec les forces internationales dans le cadre du plan de redéploiement progressif des FACA. ## 5.2. Une Capacité Militaire Pourfaire Face A Une Menace Quantifiée Le nombre des combattants constituent les groupes armés est trés évolutif et trés relatif. Le Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique, par exemple, pourrait disposer d'environun millier d'hommes. Par ailleurs, les estimations faites par le programme des Nations—Unies sur Ie Désarmement, la Démobilisation, Ia Reintegration et le Rapatriement,estimentjusqu'a un total de 6000 hommes le nombre de combattants a réintégrer (en excluant les enfants—soldats et les femmes, et sans prendre en compte l'environnement qui inclut jusqu'a 7000personnes a intégrer dans des programmes de réduction de la violence communautaire). ## 5.3. Unformat D'Armée Global Les FACA doivent étre, a terme, en mesure de relever le dispositif de la MINUSCA, sans laisser de "vide sécuritaire". Le dispositif de la MINUSCA est un dispositif d'environ 11000 hommes. Le chiffre proposé pour la maquette des FACA est un chiffre global qui ne comprend pas que des combattants : il intégre tout le dispositif administratif, de commandement et de soutien nécessaire a une armée. L'unité combattante de référence pour assoir le concept de territorialité est le Bataillon d'lnfanterie Territoriale (BIT), lui—méme structuré en trois compagnies de combat et une compagnie de commandement, d'appui et de soutien. Le BIT est indissociable clans le sens ou les compagnies doivent recevoir leurs ordres et rendre compte exclusivement au commandant de bataillon. Dans les arbitrages qu'il conviendra ultérieurement de mener ou non sur l'appartenance de certains corps au Ministere de la Défense, ce Plan National de Defense n'integre pas dans ses effectifs les forces de la Gendarmerie et la contribution des FACA a la future unité de protection des autorités de l'Etat et des institutions. En revanche, le bataillon de sapeurs-pompiers est comptabilisé. | CAPACITE | NIVEAU | NOMBRE | ET | ROLES | EFFECTIF | | | | | |--------------|-------------------------------------------------------------------|----------------------------------------------|------------------------------------|------------|--------------|-----------|--------|-------------|----------| | TYPE D'UNITE | | | | | | | | | | | . | . | i . | 1 x MmIStére de | Validation | et | contrfile | duPlan | National de | 20,9 . | | Direction | Politique | la defense | Defense | militaires | | | | | | | (MINDEF) | +100 civils | | | | | | | | | | | - Conception et mise en oeuvre de la politique | | | | | | | | | | 1 | x | étabmajor | de defense | | | | | | | | Stratégique | des armées | ~ Commandement opérationnel et organique | 226 | | | | | | | | (EMA) | sur l'ensemble des FACA (notamment par le CEMA a travers le CCOP) | | | | | | | | | | Commandement | 3 x états-majors | - Commandement opérationnel et organique | | | | | | | | | de | Zone | de | des | unités | FACA | présentes | dans | leur | 3 x 55 = | | , | . | defense (20) + | circonscription. | Le | commandement | 165. | | | | | Operatlf | commandement | opérationnel des unités présentes dans la ZA | | | | | | | | | cle | la | Zone | de Bangui est assure' par le CCOP. | | | | | | | | Bangui | civiles (Gouverneur | de région) et les autres | | | | | | | | | | |------------------|------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------|-------------------------------------------------------------------|----------------------------------------------------------------------------------------------------|-----------------------------------|---------------------|-------------------------------------------------|-------------------------------|----------|-------|--------|-----| | | forces présentes Mise en ceuvre des syst'emes d'information et | | | | | | | | | | | | 1 x bataillon de | de commandement pour les liaisons entre is | 249 | | | | | | | | | | | transmissions | CCOP et les bataillons. Ce bataillon fournira les personnels pour armer les états-majors de 2D. | | | | | | | | | | | | 1x état-major | Commandement de la force aérienne. | 40 | | | | | | | | | | | Organique | , | . | Commandement du Groupement central des | | | | | | | | | | 1x stat-major | . | 15 | | | | | | | | | | | | armees. | | | | | | | | | | | | St a ' ' | e | 1 | ' | d | . | . | | | | | | | Intervention | r tegiqu | X bataillon | e | Action spéCIale ou commando. | 600 | | | | | | | | d'ur ence et | et Opératif | forces spéCIales | | | | | | | | | | | .g | . | Opératif et | 1 | x | bataillon | Intervention rapide en utilisant éventuellement | | | | | | | action spéCiale | . | . | e . | . | 662 | | | | | | | | tactique | parachutiste | la 3 dimenSIon. | | | | | | | | | | | Controle de | 6 a 9x bataillons | Controle des zones strategiques du pays (dont | 6 x 662 = | | | | | | | | | | , | . | ,. | . | les | principaux | centres | urbains, | les | zones | 3972 | | | |espace | Tactique | d infanterie | _ | . | , | | | | | | | | terrestre | territoriale (BlT) | senSIbles...) en faisant effort sur la defense du | DU 9 x 662 | | | | | | | | | | | territoire et de sa population. | = 5958 | | | | | | | | | | | | - | Surveillance de I'Oubangui'a partir de 2 bases (Bangui et Mobaye) | | | | | | | | | | | Controlede | Tacti ue | 1xbataillon | ~ Participation au controle de la frontiere | 447 | + | | | | | | | | l'espace fluvial | q | amphibie | fluviale | 215:662 | | | | | | | | | | -Assistance a la population sur le fleuve - Maintien d'une capacité minimum sur les matériels et infrastructures existants (risque de | | | | | | | | | | | | 1 x base | , | . | . | . | | | | | | | | | , . | degradation fatale SI abandon des Sites) y | | | | | | | | | | | | . | . | aerienne | . | . | . | 40 + 309 + | | | | | | | . | , . | Operatif et | compris la formation technique | | | | | | | | | | Soutien aerien | Tacti | +2x | -Re ris | d'u | a | cit' | in'mum d tr ns ort | 30 + 30: | | | | | que | détachements | p | e | ne c pa | 8 m I | e | a | p | 409 | | | | aériens | de troupes - Soutien logistique des unités sur l'ensemble du territoire - Soutien logistique des unités et forces situées en garnison dans la Zone autonome de Bangui. | | | | | | | | | | | | , . | 1 x bataillon de | ~ | Ravitaillement | des | Bases | logistiques | | | | | | | Strategique | . | . | | | | | | | | | | | eto ératif | soutien | secondaires. | 642 | | | | | | | | | | p | logistique | Le soutien santé est gére' par la DGSSAN au | | | | | | | | | | | Logistique | niveau central, | le personnel | requis étant | | | | | | | | | | | prélevé clans Ie SSAN. ~ Soutien logistique zonal | des | unités | en | | | | | | | | | 3 | x | bases | . | , | . | | | | | | | | O , | 'f | l | 't' | garnison danslesZD/en operation. | 3 x 40 = | | | | | | | | perati | les iques | , Au | niveau | tactique, | les | bataillons | sont | 120 | | | | | secondaires | soutenus par leur propre CCAS. - Aide au stationnement | et | aide | au | | | | | | | | | | déploiement | | | | | | | | | | | | A | u' | énie | Opératif et | 1 x bataillon du | ~ | Soutien | aux | services | de | l'Etat | 544 | | pp lg | tactique | génie | (construction/réhabilitati'on d'infrastructures) ~ Soutien a la population (en cas de catastrophe) | | | | | | | | | | S cours | é | la | 1 x bataillon de | | | | | | | | | | e | . | Tactique | sapeurs» | Secours a la population de Bangui | 233 | | | | | | | | population | . | | | | | | | | | | | | pompiers | | | | | | | | | | | | | A | uifeux | Tacti ue | 1 | x | batterie | A | ui direct aux unités de mélée | 120 | | | | | PP | q | d'artillerie | pp | | | | | | | | | | Straté ico | 1 x compagnie | Collecte du renseignement (recherche humaine | | | | | | | | | | | Renseignement | , | g | de | et | conversationnel) au | profit | du | bureau | 64 | | | | operatif | . | . | i | | | | | | | | | | renseignement | renseignement del EMA | 35 | | | | | | | | | | 4f 35 | 1 x | ecole | de | | | | | |-------------------------|--------------------------------------------------|---------------------------------------------|----------------------------------------|-----------------------------------------------|-----------|----| | 1' | ation | d | . | . . . | . | . | | | e x s | Formation initiale des cadres a Bangui pour | _ | | | | | | , | . . | . | , | 15 + 15 - | | | WT". offiCiers + 1 . | |Ecole des OffICIers et a Bouar pour l Ecole des | | | | | | | ecole | de | . | 30 | | | | | . | Sous»0ffiuers | | | | | | | formation | des | | | | | | | sous-officiers | | | | | | | | Formation, | - | Formation des militaires du rang (lVldr) a | | | | | | . | . | Z | x | centres | . | | | entrainement et | Organique | d'i | tr ction | BangUi | 45+45 | | | reconversion | "5 u | ~Aguerrissement des cadres et Mdr a Bouar | | | | | | 1 x centre de | - | Formation aux métiers techniques | | | | | | formation | , | . | . | . | . . | | | rofessionnelle | - Preparation du retour a la Vie CiVIle des | | | | | | | | de | militaires quittant les FACA | 25 | | | | | :t | _ | | - | Mécanique, menuiserie, électricité, peinture, | | | | reconversmn | BTP a ro— astoral | isciculture | | | | | | (CFPR) | l g | P | :P | ,... | | | | | de tout le personnel isole et en poste a | 260 | | | | | | Gestion | du | Organique | 1 x compagnie | 6estion | | | | personnel | hors rang | l etranger (stages,ambassade,.,) | | | | | | 'b . | | | | | | | | Politique | :22? utiaon d: | Protection des hautes autorités de l'Etat | A définir | | | | | . | . | . | Unité mixte FACA-PSI (a confirmer) | | | | | . | securitéétatique | | | | | | | sécurité | . , | | | | | | | Unite | de | | | | | | | Organique | protection | des | Protection des installations du MINDEF | 150 | | | | installations Compagnie | . | | | | | | | | A | | | | | | | . , | . | Politique et | d'Honneur | Bangui | 125 | | | Ceremonial | or ani ue | Musi ue | | | | | | g | q | | .. 'l | ABangui | 120 | | | militaire | | | | | | | | TOTAL | 9800 | | | | | | Ces impératifs conduisent donc a une maquette d'armée d'environ 9 800 personnels militaires et civils, constituant l'effectif théorique a atteindre pour l'ensemble des Forces Armées Centrafricaines. Placé sous l'autorité du ministre charge de la Défense nationale, le chef d'état—major des armées dispose de l'état-major des armées (EMA), auquel seront rattachés différents services, pour exercer son commandement sur les FACA. Pour remplir leurs missions, ces dernieres sont constituées de personnels militaires et civils répartis comme suit : -3 Zones de défense + Zone de défense autonome de Bangui - Force d'action rapide .' - 1 bataillon de forces spéciales - 1 bataillon parachutiste -Force terrestre : - 6bataillons d'infanterie territoriale (pouvant augmenter iusqu'a 9 en fonction des ressources disponibles et des opportunités deformation) - 1 bataillon amphibie ~ 1détachement amphibie —Force aérienne : - 1état—major - 1 base aérienne -2 détachements aériens ## -Force D'Appui Et De Soutien : - 1bataillon du génie -1bataillon de soutien logistique - 1bataillon de sapeurs—pompiers -1bataillon de transmissions -1batterie d'artillerie - 1compagnie de renseignement -Le groupement central des armées : - 1état—major - 1compagnie d'honneurs - 1compagnie de sécurité - 1musique militaire -1compagnie hors rang - 1détachement au sein de la sécurité étatique (a définir) -Ecoles et centres d'instruction : -2 écoles de formation -2 centres d'instruction - 1centre deformation professionnelle et de reconversion - 1école d'enfants de troupe (a définir). ![36_image_0.png](36_image_0.png)